Qualité de vie améliorée, diminution des risques cardio-vasculaire… Les bénéfices du sport ne se limitent pas à la perte de poids, qui peut être minime. Andres Ayrton / Pexel
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Activité physique : des bénéfices bien au-delà de la perte de poids

Les nombreux bénéfices du sport sur le comportement alimentaire, la santé cardiométabolique, la condition physique et la qualité de vie en font un allié précieux.

L’obésité est aujourd’hui, en France, une maladie bien installée et qui progresse. Une étude réalisée en 2020 établissait que près d’un adulte sur deux est désormais en situation de surpoids, et un sur six en situation d’obésité (avec, respectivement, un indice de masse corporelle, IMC, égal ou supérieur à 25 et 30 kg/m² – l’IMC correspondant au poids divisé par la taille au carré).

Il existe toutefois des moyens accessibles pour aider ces personnes à mieux contrôler leur poids et préserver leur santé : augmenter leur niveau d’activité physique en fait partie. Toutefois, si l’effet de l’exercice sur la santé fait désormais consensus, son effet sur la gestion du poids reste très débattu, certains allant même jusqu’à dire qu’il peut faire prendre du poids.

Nous proposons ici de faire le point sur les effets réels de l’exercice sur le contrôle de l’apport alimentaire, la gestion du poids et la santé. Nous nous appuyons pour cela sur l’expertise du groupe de travail sur l’activité physique et l’obésité, que nous avons coordonné sous l’égide de l’Association européenne d’étude de l’obésité (EASO). Notre groupe a publié récemment des recommandations d’activité physique pour la prise en charge du surpoids et de l’obésité chez l’adulte.

Le complexe rapport entre apport et dépense énergétique

Plus nous dépensons d’énergie au quotidien, plus nos apports alimentaires augmentent. Si l’augmentation de la dépense énergétique est ainsi compensée par une augmentation équivalente de l’apport énergétique, c’est grâce à la sensibilité de nos mécanismes de contrôle de l’appétit. Ce qui permet à une majorité de personnes de maintenir un poids stable au cours du temps.

Malheureusement, ces mécanismes qui contrôlent l’apport alimentaire deviennent défaillants lorsque la dépense énergétique, ou l’activité physique, est trop faible. Dans ce cas, un décalage même minime, entre l’apport énergétique et une dépense énergétique faible, peut entraîner une prise de poids progressive sur la durée. Le manque d’activité physique nous rend ainsi plus susceptibles à une « surconsommation » alimentaire.

Que se passe-t-il lorsque des personnes en situation de surpoids ou d’obésité participent à un programme d’entraînement ? Pour répondre à cette question, Kristine Beaulieu et John Blundell, chercheurs à l’Université de Leeds au Royaume-Uni, ont synthétisé les résultats de 31 études ayant comparé l’apport énergétique avant puis pendant un tel programme.

L’entraînement (45 minutes d’activité d’endurance) générait une dépense d’énergie d’environ 500 kcal par jour, et les participants ont déclaré une augmentation moyenne de leur apport alimentaire de 70 à 100 kcal par jour. L’entraînement a donc augmenté faiblement l’apport alimentaire, mais pas suffisamment pour compenser la dépense énergétique supplémentaire entraînée par l’exercice : le déficit énergétique ainsi créé favorise la perte de poids.

Dans une seconde revue de la littérature, nous avons constaté, chez des personnes en situation de surpoids et d’obésité, une perte de poids de l’ordre de 2 à 3 kg en moyenne (mais avec des écarts notables) après plusieurs mois de participation à un programme d’entraînement, mais sans conseils diététiques spécifiques. Cette perte était souvent inférieure à leurs attentes, et peut être considérée comme négligeable lorsque l’obésité est importante.

Il est donc essentiel d’informer ces personnes que la perte de poids attendue avec l’activité physique seule ne dépassera pas quelques kilos, mais qu’elle sera supérieure si l’activité physique est associée à des modifications de l’alimentation.

Une assiette de salade, avec œufs, avocat, saumon, etc
Parmi les aliments moins gras et riches en énergie à privilégier, on trouve bien sûr les légumes, fruits, un peu de viande ou de poisson, mais aussi les féculents : pain, lentilles, riz, pâtes…. Daria Shevtsova/Pexel

Comment expliquer le déficit énergétique généré par l’exercice ? Trois mécanismes principaux peuvent être cités. Premièrement, l’exercice renforce la sensation de satiété (diminution de la faim ou du désir de manger, par exemple pendant les heures qui suivent un repas). Des études expérimentales ont effectivement montré qu’après une prise alimentaire standardisée, les personnes participant à un programme d’entraînement consomment moins de calories au repas suivant que les personnes non entraînées.

Deuxièmement, l’exercice semble réorienter nos préférences alimentaires vers les aliments moins riches en graisses et en énergie. Enfin, l’exercice paraît améliorer certains paramètres du comportement alimentaire, en diminuant notamment la sensation de perte de contrôle alimentaire.

La perte de poids n’est pas le seul bénéfice de l’exercice

À ce propos, Francesca Battista et Andrea Ermolao, médecins à l’Hôpital Universitaire de Padoue en Italie, ont synthétisé les résultats de plus de 50 études. Ils ont constaté que quelques mois d’entraînement suffisent à améliorer plusieurs facteurs de risque cardiovasculaire importants chez des personnes en situation de surpoids et d’obésité : baisse de la pression artérielle, amélioration de la sensibilité à l’insuline (hormone clé du métabolisme des glucides) et diminution de la quantité de graisse localisée dans le foie (tissu adipeux intrahépatique). Nous avons également montré une diminution du tissu adipeux viscéral même en l’absence de perte de poids.

Marleen Van Baak et Adryian Pramono, de l’Université de Maastricht aux Pays-Bas, ont quant à eux analysé plus de 88 études. Ce qui leur a permis de conclure que l’entraînement améliore fortement la capacité cardio-respiratoire (ou d’endurance) et la force musculaire : deux aptitudes essentielles au maintien d’une bonne santé, indépendamment du statut pondéral.

Enfin, Eliana Carraça et Jorge Encantado, de l’Université de Lisbonne (Portugal), ont constaté sur la base des résultats de 36 études que l’exercice améliore la qualité de vie liée à la santé. Les personnes en situation de surpoids et d’obésité déclarent ainsi que, après quelques mois d’entraînement, leur état de santé a moins de répercussions négatives sur la qualité de leur vie.

Quelle activité physique recommander ?

Chaque type d’activité physique a ses atouts : le renforcement profite aux muscles, l’endurance au contrôle du poids, etc. Andres Ayrton/Pexel

Différents types d’exercices peuvent être recommandés en fonction des besoins. L’endurance d’intensité modérée (marche, vélo, natation…) pour favoriser la perte de poids et le maintien du poids perdu, la perte de graisse viscérale et intrahépatique et pour abaisser la pression artérielle.

Le renforcement musculaire (réalisé avec des appareils de musculation, des poids, des bandes élastiques…) est, lui, recommandé pour réduire la perte de masse musculaire pendant la perte de poids.

La combinaison d’endurance et de renforcement musculaire est utile pour ses effets sur la sensibilité à l’insuline, la condition physique et la qualité de vie.

L’entraînement intermittent à haute intensité (HIIT en anglais) consiste à alterner des efforts très intenses de courte durée et des périodes de récupération de durée équivalente. Il est aussi efficace que l’exercice d’endurance pour la perte de poids, à condition que la dépense énergétique soit équivalente. Attention, cette pratique doit être précédée d’une évaluation cardio-vasculaire et devrait être réalisée sous la supervision d’un professionnel.

En résumé, la pratique d’activité physique est fortement recommandée aux personnes présentant un surpoids ou une obésité. Même si son effet sur le poids est limité, ses nombreux bénéfices sur le comportement alimentaire, la santé cardiométabolique, la condition physique et la qualité de vie en font un allié précieux.


Alice Bellicha, maîtresse de conférences à l'université Sorbonne Paris Nord et Jean-Michel Oppert, PUPH à Sorbonne Université et chef de service de nutrition à l’hôpital Pitié-Salpêtrière

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

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