Covid-19 : « La prudence reste de mise »
Covid-19 : « La prudence reste de mise »
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Covid-19 : « La prudence reste de mise »

Éclairage sur l’épidémie de Covid-19 avec le professeur de virologie Vincent Maréchal.

 

Alors que l’épidémie de Covid-19 continue de progresser en France, le professeur de virologie, Vincent Maréchal, fait le point sur les risques liés à ce virus émergent et les moyens de lutter contre sa propagation.

Quelles sont les caractéristiques de ce nouveau coronavirus ?

Vincent Maréchal : Le SARS-CoV-2, responsable de la maladie baptisée Covid-19, est le septième coronavirus humain connu à ce jour : une famille de virus qui cause principalement des infections respiratoires, allant du rhume sans gravité à des pneumopathies sévères parfois létales. Parmi les six autres coronavirus qui circulent chez l’Homme, quatre provoquent des signes mineurs le plus souvent et deux sont hautement pathogènes : le MERS-CoV et le SARS-CoV. Le SARS-CoV-2 est plus proche de ce dernier, à l’origine de syndrome respiratoire aigu sévère en 2003.

Pourquoi le Covid-19 inquiète-t-il plus que la grippe saisonnière ?

V. M. : Fièvre, courbature, toux… les signes cliniques du Covid-19 peuvent se confondre avec ceux de la grippe saisonnière. Et comme elle, le virus se transmet principalement en toussant, en éternuant, par contact rapproché entre personnes, via des aérosols, ou en touchant une surface préalablement contaminée par un malade.

Malgré ces similitudes, le Covid-19 a une contagiosité légèrement plus élevée que celle de la grippe saisonnière et un taux de formes sévères et de complications plus important. À ce jour, on estime entre 2 et 3,6% le taux de mortalité de ce nouveau coronavirus alors que celui de la grippe est de l’ordre de 0,1%. Un taux de mortalité du Covid-19 qui pourra être réévalué à la baisse puisque ce chiffre dépend, entre autre, de la qualité de la prise en charge des cas les plus graves, variable d’un pays à l’autre, mais aussi du nombre de porteurs peu ou pas symptomatiques dont l'estimation pourrait être, quant à elle, revue à la hausse.Par ailleurs, s’il existe un vaccin contre la grippe, ce n’est pas encore le cas pour cette maladie émergente. La prudence reste donc de mise face à un virus que nous ne connaissons pas et dont nous ignorons le potentiel évolutif.

Vincent Maréchal

Vincent Maréchal © Pierre Kitmacher

Certaines personnes développent des formes sévères alors que d’autres ont des signes cliniques faibles. Pourquoi ?

V. M. : Quelles que soient les pathologies, nous ne sommes pas tous égaux d'un point de vue immunologique. Certaines personnes contrôlent moins bien l’infection que d’autres. C’est le cas notamment des personnes immunodéprimées, des personnes porteuses de pathologies sous-jacentes ou des personnes âgées, plus fragiles face au virus en raison du vieillissement de leur système immunitaire. Le virus, chez ces dernières, pourrait stimuler une réaction inflammatoire non-contrôlée qui contribuerait à l’aggravation des signes cliniques. On note également, dans les premières études, un déséquilibre dans la répartition entre femmes et hommes qui devra être exploré.

Cette variation interindividuelle de la réponse immunitaire (qui dépend également des doses de virus inoculées) expliquerait en partie pourquoi la durée d’incubation peut être plus ou moins longue selon les individus, mais aussi pourquoi certaines personnes sont plus contagieuses que d’autres. Si on évalue aujourd'hui qu’une personne infectée par le SARS-CoV-2 peut contaminer deux ou trois personnes en moyenne, les malades dont le système immunitaire contrôle moins bien la multiplication des virus sont susceptibles d'en produire des quantités plus importantes et donc de contaminer bien plus de personnes.

Comment éviter la propagation du virus ?

V. M. : Nous avons franchi deux des quatre stades de l’épidémie. Le premier visait à bloquer l’entrée du virus sur le territoire. Le second s’attache à mettre en place des mesures pour limiter la circulation du virus en France. Nous nous dirigeons vers le stade 3 qui s’accompagnera de mesures collectives limitant l’impact d’une épidémie installée. Il s’agira alors de réorganiser l’offre de soin pour gérer au mieux les cas les plus sérieux à l’hôpital, impliquer les acteurs de santé en ville dans la prise en charge des cas moins sévères et mettre en place des mesures pour éviter aux plus à risque de développer des formes graves. Ce stade impose également des mesures collectives touchant les transports, les rassemblements et de multiples aspects de nos activités professionnelles et sociales.

Il faut rappeler que la gestion collective de l’épidémie est indissociable de la responsabilité individuelle. Celle-ci passe notamment par la compréhension et le respect de règles qui s’appuient sur ce que nous connaissons de ce virus : se laver régulièrement les mains, tousser ou éternuer dans son coude, saluer sans se serrer la main ni s’embrasser, utiliser des mouchoirs à usage unique, surveiller l’apparition de symptômes d’infection respiratoire, ne pas entrer en contact avec les personnes fragiles, éviter au maximum les rassemblements, les déplacements dans des zones à risques et les transports, etc.

Il faut aussi veiller à ne pas engorger les cabinets médicaux et les urgences. Si les symptômes apparaissent, il est recommandé d’appeler le 15.

Quelles sont les pistes de contrôle de l’infection ?

V. M. : En moins de deux mois, le travail de recherche international a déjà permis d’isoler le virus, de mettre au point les tests de dépistage, de les diffuser dans les hôpitaux, mais aussi de mieux comprendre les modes de circulation de la maladie.

Aujourd’hui, la priorité de la recherche est de faire en sorte que les gens infectés reçoivent un traitement antiviral permettant de bloquer la réplication du virus avec un double objectif. D’une part, éviter que les malades entrent dans la phase la plus critique de la maladie (syndrome de détresse respiratoire aiguë, insuffisance rénale et/ou à une défaillance multi-viscérale avec un risque de décès). D’autre part, réduire la charge virale des malades, c’est-à-dire la quantité de virus produite par l’organisme, et ainsi diminuer leur capacité à transmettre le virus.

Le traitement antiviral idéal doit être efficace, non toxique et peu cher afin de pouvoir être distribué partout dans le monde. Cela explique l'engouement actuel autour de la chloroquine, une molécule anti-paludisme utilisée depuis des dizaines d’années et mise en avant par une étude chinoise pour le traitement du Covid-19.

Par ailleurs, on rapproche souvent le SARS-CoV-2 du virus grippal dont la circulation est favorisée par un temps froid et humide. Certains supposent donc que ce nouveau coronavirus pourrait faire les frais d’un retour des beaux jours. D’autres considèrent que l’augmentation de l’épidémie induira une augmentation du nombre de personnes guéries et immunisées, ce qui constitue une barrière naturelle à la circulation du virus.

Comment mettre au point un traitement antiviral ?

V. M. : Il existe plusieurs stratégies. La première est d’identifier et de tester sur le Covid-19 des molécules antivirales déjà existantes (molécule anti-VIH, anti Ebola, etc.). Si cela ne donne pas de résultat, les scientifiques peuvent également tester des molécules actives pour d'autres pathologies qui pourraient avoir une propriété antivirale. Ces deux approches ont l’avantage d’utiliser des molécules qui disposent d’une autorisation de mise sur le marché et dont on connait bien les propriétés pharmacologiques et notamment la toxicité. De nombreux essais pré-cliniques et cliniques sont en cours en Chine et ailleurs.

D’autres stratégies nécessitent un temps de développement plus long. Le criblage, par exemple, implique de tester l’efficacité de molécules qui n’ont pas encore été mises sur le marché. Il faut ensuite vérifier leur innocuité et leur efficacité chez l'Homme. Autre possibilité, s’appuyer sur la recherche fondamentale pour concevoir de nouvelles molécules qui vont s'ancrer spécifiquement sur les récepteurs ou des protéines essentielles du virus. Cette approche, qui demande un temps de développement plus long encore, a notamment permis de mettre au point des antiviraux utilisés contre le VIH.

Des études ont également été lancées pour évaluer l’intérêt thérapeutique d’extraits de plasma prélevés chez des sujets guéris du Covid-19. Une société américaine travaillerait aussi sur la production d’anticorps monoclonaux à usage thérapeutique, une stratégie qui a fait ses preuves lors de la dernière épidémie d’Ebola.

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