Le Mois du Mexique

Cet événement a été l’occasion de célébrer l’histoire de ce pays et les relations d’amitiés et de collaborations qui unissent notre université à l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM).

Entretien croisé avec Béatrice Perez, vice-doyenne Relations internationales de la faculté des Lettres, et Serge Fdida, vice-président Développement international de Sorbonne Université

Dans quel contexte a été imaginé le Mois du Mexique ?

Béatrice Perez et Serge Fdida : Les liens d’amitiés et de collaborations entre l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM) et Sorbonne Université sont très anciens. Ils se sont encore renforcés, entre 2017 et 2020, par la création de la Chaire Alemán. Portant sur les thèmes du Mexique préhispanique, cette chaire, financée par la Fondation Miguel Alemán, a fonctionné admirablement au sein de Paris-Sorbonne, puis de la faculté des Lettres de Sorbonne Université. En février 2020, une délégation de notre université et du Muséum national d’Histoire naturelle s’est déplacée à l’UNAM afin d’élargir les domaines de la coopération. À l’occasion d’une réception chez l’ambassadeur du Mexique en France, l’idée a germé d’un Mois du Mexique pour commémorer, en 2021, avec nos amis et collègues mexicains, les grandes dates de leur histoire.

Pourquoi un Mois du Mexique en 2021 ?

B. P. : Le Mexique fête, cette année, une série de dates emblématiques :

• Sept siècles d’histoire ayant façonné la cosmogonie de la culture mexicaine depuis la fondation mythique de Tenochtitlán.
• Cinq siècles depuis la prise de Mexico-Tenochtitlán par Hernán Cortés en 1521, donnant naissance, par-delà la chute de l’Empire aztèque, à une nouvelle culture forgée dans la violence et le métissage.
• Deux siècles d’indépendance et de construction de l’État-Nation achevée et reconnue à partir de 1821. Les liens qui unissent Sorbonne Université à l’UNAM sont tels qu’il nous a paru évident de retracer avec eux cette histoire, de la relire, de l’explorer et de la célébrer. 

Quels sont les principaux acteurs de cet évènement ?

B. P. : Enthousiasmant, comme le sont souvent les commémorations, cet évènement a pris corps grâce à la volonté tenace des instances internationales de l’université et au dynamisme manifesté par nos communautés enseignantes. Les acteurs principaux sont nos collègues, nos étudiants, nos équipes de recherches, nos UFR, nos laboratoires, nos éditions : une sorte de joyeuse marche mexicaine. Le résultat n’est rien d’autre que l’appétence de nos communautés pour les échanges intellectuels avec nos interlocuteurs et amis mexicains.

A qui s'adresse-t-il ?

S. F. : Cette manifestation s’inscrit dans le cadre de l’internationalisation de Sorbonne Université, mais aussi du dialogue avec la société. De fait, elle s’adresse à toutes et tous, curieux, amateurs, néophytes, spécialistes, passants intéressés, etc. La pandémie nous impose, hélas, des mesures sanitaires de restriction d’accueil en présentiel. Des jauges seront donc mises en place pour les participants et ceux qui s’inscrivent.

B. P. : En virtuel, nous convions bien sûr la communauté de Sorbonne Université et de son Alliance, nos amis mexicains de l’UNAM, les Mexicains de Paris et de France, les amis du Mexique, les studieux de l’histoire des civilisations préhispaniques, des cultures américaines, de l’histoire du Mexique. Bref, la culture n’ayant pas de frontière, le Mois du Mexique est un temps de célébration offert à tous.

Quels sont ses enjeux stratégiques ?

S. F. : L’objectif est de célébrer notre partenariat avec l’UNAM, de le resserrer, de dire à nos amis mexicains combien ces liens nous importent collectivement.

B. P. : Nous souhaitons également nous ouvrir sur la ville et la société en jouant notre rôle culturel ; nous rassembler pour faire communion (religare-relier), faire communauté et donner à Sorbonne Université son sens d’unicité dans l’action.

Pouvez-vous nous dire un mot sur le programme de cet évènement ?

B. P. : Au programme : des conférences et des colloques pour mettre en lumière le Mexique, palimpseste du monde, des variations poétiques autour de poètes mexicains, un concert, le cinéma mexicain dans tous ses états, une exposition minéralogique, des débats, des présentations de livres publiés pour le Mois du Mexique, la présentation de formations existantes et d’autres nouvelles, des signatures d’accords et de conventions, etc. Bref, un festival d’activités relevant du monde universitaire, qui se déroulera en présentiel, en virtuel, en hybride, en traduction simultanée et sur tous nos campus.

Quelle sera la suite donnée ?          

S. F. : L’éclairage porté sur le monde universitaire mexicain et l’UNAM permettra d’élargir et de consolider nos actions de coopérations communes, qui s’afficheront de manière plus spécifique. Cette manifestation s’installera comme une tradition de Sorbonne Université, visant chaque année à célébrer un pays, sa culture et le potentiel des relations que nous pouvons développer avec son monde académique.

En illustration : Diego Rivera, La gran Tenochtitlán - Peinture murale, 1945 - Palais National - Mexico