Rugby, médecine et l’importance du respect des traditions

Vous venez de rentrer de Dublin où votre équipe a joué contre le Royal College of Surgeons d'Irlande. Comment s'est déroulé le match ?
 
Le match était d’un très haut niveau tant sur le plan technique que physique, les deux équipes se sont très bien battues et ont réussi à nous procurer des émotions fortes. Les Irlandais ont été meilleurs dans la concrétisation des actions et c’est ce qui a fait la différence. Nous savons où nous avons fauté et nous ferons en sorte de nous préparer un maximum pour la rencontre de l’année prochaine.
 
Cette rencontre annuelle a lieu depuis 30 ans ! Comment la tradition a-t-elle commencé ?

Comme nous l’a expliqué le Professeur Uzan, cette tradition a commencé en 1991 lorsque des étudiants de la faculté de Saint-Antoine ont mis en contact Gilbert Béréziat et Alan Johnson, les anciens directeurs des deux facultés de médecine et fans de rugby. Les deux hommes se connaissant déjà grâce à leurs travaux en biochimie moléculaire, l’échange fut simple et depuis ce jour, tous les ans sauf les deux années du Covid-19, le match et la rencontre inter-facultaire a lieu.
 
Et pourquoi est-il important que cela se poursuive ?
 
C’est important de faire vivre cette tradition à travers les générations, c’est une chance que nous avons tous de pouvoir faire cette rencontre universitaire. Nous découvrons un rugby complètement différent du rugby français, ce qui nous permet aussi de nous inspirer de leur style de jeu pour pouvoir compléter le nôtre. Au-delà de l’aspect sportif, c’est également un moment riche en partage culturel et social. Une magie opère lorsque nous accueillons nos amis irlandais et vice-versa. C’est comme si nous grandissions ensemble. Les années passent, les rencontres s’enchainent et les visages deviennent de plus en plus familiers. Ils deviennent des frères avant et après la rencontre car, pendant, c’est une toute autre histoire…

En quoi la médecine et le rugby se rejoignent-ils ?

Le rugby n’est rien sans la solidarité, la communication, l’entraide et la confiance entre les joueurs. Toutes ces aptitudes ne peuvent qu’être bénéfiques pour une approche de la médecine plus saine. La cohésion d’une équipe médicale/paramédicale est le pilier d’une bonne prise en charge des patients. Le rugby, c’est également la rigueur, la répétition, la régularité. Ce côté perfectionniste déteint sur nos études et notre rigueur de travail et d’apprentissage. Le rugby, c’est aussi des coups, des mauvais moments dans la défaite, des désillusions. Tous ces moments durs nous forgent pour une médecine parfois plus éprouvante. Enfin, le rugby, c’est des rencontres, des amis, des frères et de la joie qui font de nous de meilleurs médecins.

Le rugby est un sport pour tous qui nous apprend d’importantes valeurs qui pourront nous servir dans la vie.
 
Parallèlement au match, existe-t-il des possibilités d'échanges académiques et sociaux avec vos homologues irlandais ?
 
Effectivement, à travers les études de médecine les étudiants peuvent avoir l’occasion de partir en Irlande via Erasmus et vice-versa pour les étudiants irlandais. Tous les ans, il y a des dizaines d’échanges.
 
L'année prochaine, Sorbonne Université recevra le match à Paris. Comment accueillerez-vous l'équipe irlandaise ?
 
Nous avons déjà hâte de les recevoir. Nous les accueillerons comme il se doit avec une équipe encore mieux préparée et déterminée et bien évidemment avec une troisième mi-temps qui s’annonce comme toujours légendaire. Chaque année nous mettons la barre un peu plus haute et cette fois-ci nous comptons faire de leur voyage un moment inoubliable.
 
Comment les étudiants peuvent-ils participer à cette rencontre historique ?

En s’inscrivant à l’association de rugby des Petits Cochons. Nous serons ravis d’accueillir de nouveaux joueurs expérimentés ou non. Les Petits Cochons sont une grande famille qui ne cherche qu’à s’agrandir ! Lors de l’accueil des Irlandais, plusieurs associations se mobilisent : en commençant par les cheerleaders de Wolfpack qui nous encourage et nous éblouit par leur spectacle, la fanfare qu’on entend jusqu’à Dublin, les Solsu qui nous ravitaillent, etc. Durant ce court moment, c’est tout un groupe d’étudiants prêts à accueillir l’adversaire et à défendre les couleurs de Sorbonne Université !