• Communiqué de presse

Les pères bénéficiant de 2 semaines de congé paternité seraient moins à risque de développer une dépression post-partum

Dans les semaines qui suivent la naissance d’un enfant, les deux parents sont susceptibles de développer une dépression. Le congé paternité, reconnu pour ses bénéfices sur l’équilibre familial, le développement de l’enfant et l’égalité femme-homme, pourrait être une des clés pour prévenir cette pathologie qui touche un père et presque deux mères sur dix. En utilisant les données de plus de 10 000 couples hétérosexuels participant à l’étude de cohorte Elfe[1], une équipe de chercheuses et chercheurs de l’Inserm et de Sorbonne Université à l’Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique s’est intéressée à l’impact de deux semaines de congé paternité sur les risques de dépression post-partum chez chacun des parents. Si les résultats montrent que les pères ayant pris ou projetant de prendre ce congé sont moins à risque de développer une dépression post-partum, ce risque semble en revanche augmenté chez les mères dont le conjoint a pris un congé paternité. Ces travaux, à paraître dans Lancet Public Health, appuient l’importance des politiques familiales ciblées sur les pères et questionnent les modalités d’un congé paternité bénéfique à la santé mentale des deux membres du couple.

  • Maria Melchior, directrice de recherche Inserm, Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique
  • 01 77 74 74 27

La dépression post-partum est un phénomène courant chez les nouveaux parents : chez les personnes en bonne santé, 17 % des mères et plus de 10 % des pères sont susceptibles de la développer au cours de l’année suivant la naissance de leur enfant. Pour certains parents, la survenue d’un épisode dépressif à cette période cruciale en matière de vie familiale et sociale préfigure l’entrée dans des troubles dépressifs pouvant persister dans le temps.

À la suite de la directive de l’Union européenne sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée en 2019, le Parlement européen a encouragé les politiques favorisant le partage égal des tâches parentales et domestiques entre les mères et les pères. Le congé paternité rémunéré est considéré comme une des politiques susceptibles de répondre à cet objectif et des études ont déjà montré qu’il était associé à une participation accrue des pères aux tâches ménagères et à l’éducation des enfants, qu’il améliorait la dynamique familiale et relationnelle et qu’il avait des conséquences positives sur le développement émotionnel, psychologique et social de l’enfant. En outre, des travaux ont montré que, chez les nouveaux parents, le fait de se sentir soutenu socialement et de se déclarer globalement satisfait de sa relation de couple était associé à une réduction des risques de dépression post-partum.

Pour consolider les données existantes, une équipe de recherche dirigée par Maria Melchior, directrice de recherche Inserm au sein de l’Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique (Inserm/Sorbonne Université), a cherché à observer l’impact de la prise d’un congé paternité de deux semaines (rémunéré et sans risque de perte d’emploi)[2] sur les risques chez les deux parents de développer une dépression deux mois après la naissance de leur enfant.

Pour cela, les chercheuses et chercheurs ont utilisé les données provenant de l’étude de cohorte Elfe, qui inclut plus de 13 000 mères et près de 11 000 pères français dont les enfants sont nés en 2011.

Chaque couple participant a indiqué si le père avait pris ou avait l’intention de prendre un congé paternité[3]. Deux mois après la naissance de l’enfant, les participantes et participants ont renseigné un questionnaire permettant d’évaluer si elles ou ils souffraient de dépression. Leurs réponses ont été analysées en prenant en compte un certain nombre de caractéristiques socioéconomiques (liées à l’emploi) et de santé des familles, susceptibles d’influencer l’utilisation du congé paternité.

À 2 mois, plus de 64 % des pères avaient déjà pris un congé paternité, 17 % ont déclaré avoir l’intention d’en prendre un et près de 19 % n’en avaient pas pris et ne projetaient pas d’en prendre. 4,5 % des pères ayant pris un congé paternité et 4,8 % de ceux ayant l’intention de l’utiliser présentaient une dépression post-partum contre 5,7 % de ceux ne l’ayant pas utilisé.

Cependant, une tendance inverse a été observée chez les mères : 16,1 % des mères dont le partenaire a utilisé le congé paternité présentaient une dépression post-partum contre 15,1 % de celles dont le partenaire avait l’intention d’utiliser le congé paternité, et 15,3 % de celles dont le partenaire n’avait pas pris de congé paternité.

Ainsi, si la prise ou le projet de congé paternité de 2 semaines sont associés chez les pères à une diminution du risque de dépression post-partum, chez les mères, la prise du congé paternité par le conjoint ne semble pas avoir d’effet bénéfique significatif.

« Outre les avantages que le congé paternité peut conférer en matière de dynamique familiale et de développement des enfants, il pourrait donc également avoir des effets positifs en matière de santé mentale des pères, commente Katharine Barry, doctorante Inserm à Sorbonne Université et première autrice de ces travaux. En revanche l’association négative observée chez les mères pourrait suggérer qu’une durée de 2 semaines de congé paternité n’est a contrario pas suffisante pour prévenir la dépression post-partum des mères. »

Selon les scientifiques, cette association négative chez les mères pourrait être due à la répartition inégale du temps alloué à la garde des enfants et/ou à un biais de sélection.

« En effet, même si nous avons pris en compte de nombreux facteurs de confusion possibles, nous n’avons pas pu évaluer suffisamment la préexistence de troubles dépressifs en dehors d’une autre grossesse chez les mères. Il est ainsi possible que les pères dont la compagne est plus à risque de dépression, prennent plus volontiers un congé paternité, précise Maria Melchior. Nos résultats soulignent cependant l’importance que peuvent avoir les politiques familiales ciblées sur les pères en matière de santé mentale des parents, continue la chercheuse, car elles peuvent faire progresser l’égalité des sexes sur le marché du travail et accroître la participation des pères à la sphère familiale. »

De futures recherches devraient ainsi examiner l’impact que la durée et le moment du congé paternité peuvent avoir sur la santé mentale des parents et sur le développement des enfants, y compris depuis l’allongement de la période de ce congé en 2021.

 

[1]L’Étude longitudinale française depuis l’enfance (Elfe) est une cohorte nationale française d’enfants suivis de la naissance à l’âge adulte pour étudier les facteurs familiaux, économiques et socioculturels pouvant influencer le développement des enfants.

[2]Soit la durée moyenne du congé paternité dans les pays de l’OCDE en 2021. En France, le congé paternité a été créé en 2002, et allongé en 2021 de 11 à 25 jours consécutifs.

[3]Dans cette étude, les pères participants avaient jusqu’à 4 mois après la naissance de leur enfant pour prendre leur congé paternité.

Références :

Paternity leave uptake and parental post-partum depression: findings from the ELFE cohort study, Katharine M Barry, Ramchandar Gomajee, Xavier Benarous,
Marie-Noëlle Dufourg, Emilie Courtin, Maria Melchior, The Lancet Public Health, Open Access Published:January, 2023

DOI: https://doi.org/10.1016/S2468-2667(22)00288-2

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